«J’ai cru que je ne me réveillerais pas !»


Guérie du Covid-19, Sandrine a vraiment souffert au niveau respiratoire. Au plus fort de la maladie, elle se souvient de nuits passées au fond du lit à chercher son souffle en se répétant des cantiques dans sa tête. «La douzaine d’employés de la radio chrétienne pour laquelle je travaille est tombée malade, sans exception. Lorsque je me suis à mon tour mise à tousser et à me sentir fébrile, tout est allé très vite», se souvient-elle. «J’avais mal partout, c’est comme si un chameau s’était assis sur moi.»
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Dieu à ses côtés
Asthmatique, Sandrine développe des difficultés respiratoires sévères. Seule, en panique, elle contacte à plusieurs reprises les urgences vitales, mais se voit refuser une hospitalisation. «J’ai passé près de dix jours sans pouvoir manger, mais le souvenir le plus douloureux, c’est ce manque d’air, et l’envie de lutter contre le sommeil, de peur de ne pas me réveiller le lendemain.»
Le souvenir le plus douloureux, c’est ce manque d’air.
Sandrine
Faible et abattue, Sandrine crie à Dieu de l’aider. C’est la seule prière qu’elle arrive à formuler. Puis, dans son lit, elle ressent la présence de Dieu debout à côté de son lit. Et elle s’accroche à cette vérité. Elle se souvient aussi d’une parole, reçue début 2020, l’avertissant que cette année allait être difficile et qu’il lui faudrait faire preuve de courage.
Stress post-traumatique
Après deux semaines d’isolement, et avec l’aide d’une voisine qui dépose des repas derrière sa porte pour qu’elle se remette à manger, Sandrine se rétablit doucement. Physiquement du moins. Car après une première phase d’euphorie, elle est gagnée par des crises de larmes intempestives. Le médecin qu’elle consulte parle d’un stress post-traumatique. Sandrine, elle, se sent fragilisée, à vif, «comme si j’avais été frottée avec du papier de verre à l’intérieur».
Lorsqu’elle évoque les personnes chrétiennes décédées durant la pandémie, elle imagine leur courage, leur foi, au moment de se «sentir partir»: «Moi, j’ai eu peur, mais eux sont allés beaucoup plus loin dans cette descente, faite de souffrance et de frayeur. J’imagine à quel point Dieu a dû les accompagner.»
Vivre au présent
Sa prise de conscience d’être passée très près de la mort prend aussi la forme d’un questionnement profond: «Qu’est-ce qu’il nous reste, qu’est-ce qui est le plus important? Même si je remerciais souvent Dieu d’être en bonne santé, au fond, je considérais tout de même le fait d’être vivante comme un dû. Cette épreuve me permet de considérer chaque journée comme un cadeau.»

Article tiré du numéro SpirituElles 3-2020 Automne
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